Notre Dévise

Hazi Usawa Umoja


dimanche 28 décembre 2014

Djawabu Ya Komori s' explique sur la cérémonie dédiée au Mongozi 40 ans après la révolution



A l'approche des 40 anniversaires de la révolution comorienne, le 3 aout prochain, la mémoire du commandant des commandeurs, le mongozi Ali SOILIH suscite un engouement sans précédent et même temps divise les soilihistes convaincus et les psodo-soilihistes. Cela va sans dire que le haut conseil international de la réhabilitation du MONGOZI met en ce moment les petits plats dans les grands pour réussir ce grand rendez-vous avec l'histoire. Pour comprendre les raisons de cette divergence d'opinions, le leader du parti DJAWABU, le Dr youssouf SAID SOILIHI a accepté de répondre à nos questions.

Mbadakome : Docteur, cela fait 39 ans depuis qu'il ait eu l'avènement dans notre pays de la révolution comorienne, YE SIYASA YA KI NANTSI, tout comme cela fait 36 ans depuis que le guide de cette révolution a été assassiné lâchement par le régime sanguinaire d'ABDALLAH et TAKI. Dites-nous pourquoi, il fallait attendre 40 ans pour organiser la réhabilitation internationale du MONGOZI et quel est l'intérêt que peut susciter une telle mobilisation ?

Dr Youssouf SAID SOILIHI :
Je vous remercie d votre question et de l'opportunité que vous m'offrez en m'interrogeant sur une question d'importance cardinale qui revêt une actualité. Votre question peut se subdiviser en deux : pourquoi cette manifestation maintenant, 40 ans après le déclenchement de la révolution du 3 août dont nous savons qu'elle a été brisée ? Ensuite, quel intérêt peut susciter une telle mobilisation ?
Pour le premier aspect de la question, permettez de vous renvoyer aux initiateurs de cette organisation. N'en faisant pas partie, je ne peux me prononcer à ce sujet. Par contre, je puis vous dire que je m'y associe pas en raison du fait que je ne vois pas ni son opportunité ni son utilité. Les organisateurs parlent d'une réhabilitation internationale. C'est un abus de langage. Quel est l'organisme international qui la parraine ? Si son caractère international viendrait du fait que les organisateurs convieraient des personnalités extérieures aux Comores, je suis loin de partager ce point de vue. Car ce ne serait pas la première fois que des 
comoriens organiseraient une manifestation portant sur la révolution conduite par Ali Soilih. L'organisation de la jeunesse comorienne(OJC) que j'avais dirigé un moment avait organisé un symposium international à Marseille sur cette' expérience révolutionnaire en 1985 avec la participation de personnalités étrangères.Quant au deuxième aspect, attendons voir si elle va mobiliser des gens ou pas. Car de nombreuses questions se posent sur les organisateurs et sur les buts inavoués qui se cachent derrière cette manifestation.

Mbadakome : Cette réhabilitation qui se veut être hors du commun est chapeautée, il y a de cela 2 mois par le haut conseil international de la réhabilitation de la mémoire du Mongozi . Alors qui sont ces personnes qui chapeautent ce haut conseil et serait-il un comité désigné par les partis soilihistes toutes tendances confondues ?

Dr youssouf SAID SOILIHI :
Le haut conseil international de la réhabilitation de la mémoire du Mongozi, je n'en ai jamais entendu parler. Quels sont ses dirigeants ? Sont-ce des soilihistes et lesquels ?
Ali Soilih fut un grand Homme duquel peuvent se réclamer plusieurs catégories de gens.S'agit-il de ses compagnons de route du Mranda ou de l'UMMA ? J'en doute puisque ceux -là l'ont accompagné au pouvoir et petit à petit l'ont abandonné du fait que la révolution ne correspondait pas du tout à leur entendement, à leur vision des changements qui devraient s'opérer aux Comores.S'agit-il des anciens membres du Front National Uni dont certains avaient pris part , du moins au début, à la gouvernance du pays et qui, petit à petit, sont devenus ses opposants. Ceux qui sont restés au gouvernement ou au sein de l'administration centrale ou décentralisée, se sont plongés dans un silence assourdissant après l'assassinat du Mongozi. L'opinion publique comorienne et dans une certaine mesure internationale attendent d'eux plutôt des explications sur la part qu'ils ont prise dans l'exercice du pouvoir et dans son échec. On reproche à certains d'entre eux d'avoir du sang d'Ali Soilih dans leurs mains. Sont-ce ceux-là qui se cachent derrière cette organisation appelée conseil international ?
S'agit-il de ceux qui avaient en charge la gouvernance sécuritaire ? Qui avaient la responsabilité de l'appareil sécuritaire du régime et donc de la sécurité du Mongozi ? J'en doute car ceux-ci figurent parmi ceux qui sont plongés dans le mutisme total comme si ils évitent de devoir répondre aux questions sur leur responsabilité dans cet élan brisé.
S'agit-il des anciens membres du pouvoir populaire dont je fais partie, je ne le crois pas car nous avons tout fait pour réhabiliter le Mongozi et nous avons réussi. Dès son assassinat, nous nous sommes organisés pour cette réhabilitation.S'agit-il des anciens de la diaspora qui avaient soutenu le Mongozi ? Non car ces gens ont disparu de la circulation et ont opté pour d'autres politiques.S'agit-il de personnes qui n'avaient pas pris part au régime et qui se réclameraient d'Ali Soilih, aujourd'huio ? Pourquoi pas ? Mais pourquoi attendre 40 ans ?
Qui les a désigné? Aucune idée. En tout cas, Djawabu n'a pas été ni consulté et encore moins associé. Je puis donc dire qu'ils n'ont pas été choisi par les organisations se réclamant d'Ali Soilih car Djawabu en fait partie et notre parti n'est pas au courant.

Mbadakome : Docteur, les élections présidentielles de 2016 s'approchent à grand pas, selon vous, quelles sont les enjeux de ces élections et qu'elle sera la place du soilihisme au cours de ces élections?

Dr youssouf SAID SOILIHI :
Quels sont les enjeux des élections de 2016 ?
L'histoire des Comores nous montre que nous n'avons pas réussi à bâtir un État et une Nation qui cadrent avec notre société, notre insularité, notre africanité, notre islamité. Nous ne sommes pas parvenus à construire une société bâtie sur des valeurs respectueuse de l'intérêt général. Alors, nous devons militer pour une nouvelle République, un Etat et une Nation dont nous serons fiers de défendre.
La place du soilihisme se trouvera sur la défense des valeurs qu'Ali Soilih avait prônées et promues : la défense de l'intégrité territoriale, de l'unité nationale et des valeurs d'équité, de solidarité, de justice, d'intégrité morale et de respect de la chose publique.
Merci Dr youssouf SAID SOILIHI .

Mbadakome

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire